Au nom de trois impératifs : "préserver les acquis de la décentralisation, renforcer les libertés locales et libérer l’énergie des territoires", la loi de réforme des collectivités territoriales n° 2010-1563 du 16 décembre 2010 (parue au Journal officiel n° 292 du 17 décembre 2010) prévoit qu'à l'échéance du 1er juin 2013 toute commune française – tout en restant la cellule de base de l'organisation territoriale – fasse partie d'une intercommunalité à fiscalité propre. En même temps, l'Etat vise à réduire le nombre des syndicats de communes.
Ainsi, cette réforme vise à rationnaliser et homogénéiser le découpage du paysage administratif français. "Qui sait, face à un problème concret, s'il faut s'adresser à son conseiller général plutôt qu'à son conseiller régional ?" reconnaît le ministère de l’Intérieur. En effet, entre l'Etat, les régions, les départements, les cantons, les communes, les communautés de communes, les syndicats intercommunaux… les compétences de ces institutions s’enchevêtrent sans répondre aux attentes des citoyens ; les exemples abondent.
Renforcée par la loi Chevènement de 1999, l’intercommunalité à fiscalité propre se traduit par une mutualisation de services, tels le ramassage des ordures, les transports en commun, l’aménagement du territoire et la gestion de l’environnement. A ce titre, elle dispose du droit de prélever l’impôt sous la forme d’une fiscalité additionnelle à celle perçue par les communes. La peur d’un transfert trop systématique des compétences municipales à l’intercommunalité et d’une perte des prérogatives communales reste présente chez certains élus locaux. Ainsi, dans le département des Yvelines, 115 des 262 communes sont "orphelines". Par ailleurs, force est de constater que le regroupement des communes, que l'Etat n'a pas voulu imposer, s'est souvent opéré en fonction des affinités politiques plutôt que selon des critères d'entité géographique.
Dans ce contexte, dans chaque département, le préfet a pour mission d'élaborer – en concertation avec les élus locaux siégeant à la Commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) – un schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI), et ceci avant la fin de l'année 2011. Ces SDCI devront ensuite être mis en application en 2012 et 2013, de manière à être en place avant les élections municipales de 2014. A noter, d'ailleurs, que lors de ces élections, les citoyens éliront au suffrage universel non seulement leurs conseillers municipaux mais aussi leurs conseillers intercommunaux.
Dans le département de l'Essonne, le préfet Michel Fuzeau a présenté sa proposition initiale de SDCI aux 55 membres de la CDCI de l'Essonne, le 4 juillet 2011. L'idée – poussée par l'Etat depuis un certain temps – de regrouper plusieurs intercommunalités actuelles, telles la CAPS et Europ'Essonne, de façon à réduire à 7 le nombre d'intercommunalités, semble avoir été remise à plus tard : le SDCI proposé en compte 18. Le préfet a dû composer avec les contraintes du terrain, déclarant que "ce schéma, c'est aussi l'art du possible". Le vœu, maintes fois réitéré, tant par la CAPS que par la commune des Ulis, de voir Les Ulis intégrer la CAPS, serait exaucé. En revanche, la commune de Marcoussis, qui voulait également rejoindre la CAPS, irait avec Europ'Essonne. La commune de Bièvres resterait avec la Communauté d'agglomération Versailles-Grand-Parc et celles de Verrières-le-Buisson et Wissous avec la Communauté d'agglomération Hauts-de-Bièvre.
Dans les Yvelines, on passerait de 15 à 20 intercommunalités, selon la proposition initiale de SDCI du préfet Michel Jau, présentée aux 47 membres de la CDCI des Yvelines, le 28 avril 2011. L'Etat aurait néanmoins l'ambition de passer, d'ici cinq ans, à cinq ou six grosses communautés d'environ 300.000 habitants. Le principal point d'achoppement vient de la commune de Vélizy-Villacoublay, que le préfet propose d'intégrer dans la Communauté d'agglomération Versailles-Grand-Parc, mais qui elle-même préfère aller avec l'intercommunalité Grand Paris Seine Ouest autour d'Issy-les-Moulineaux. La commune de Châteaufort, actuellement orpheline, serait également intégrée à Versailles-Grand-Parc. Dans la Haute vallée de Chevreuse, le préfet propose de créer une communauté de communes du même nom, qui regrouperait Le Mesnil Saint-Denis, Saint Lambert, Saint Forget, Dampierre, Senlisse, Choisel, Milon-la-Capelle, Chevreuse et Saint Rémy-les-Chevreuse.
Les communes, intercommunalités et syndicats intercommunaux disposent d'un délai de trois mois pour donner leur avis. Ensuite, les CDCI respectifs auront quatre mois pour intégrer d'éventuelles propositions de modification, pourvu que celles-ci réunissent une majorité des deux tiers de leurs membres. En dernier recours, en cas de désaccord persistant, l'Etat pourra imposer son choix.