La Cour des comptes vient de clôturer le 20 mai 2022, une « plateforme citoyenne » qui sollicitait des propositions pour alimenter son programme de travail. Elle a recueilli 333 réponses, réparties en une dizaine de rubriques. Dans ce cadre, le Collectif OIN Saclay (COLOS) coordonné par Harm Smit et le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) représenté par Jacqueline Lorthiois ont déposé le 12 mai dernier deux propositions complémentaires : l’une intitulée « audit des pratiques d’évaluation socio-économique des lignes du Grand Paris Express » ; l’autre portant sur un « audit des pratiques d’évaluation socio-économique de la ligne 17 Nord du Grand Paris Express (GPE) ».
Ces contributions s’inscrivent dans le prolongement du rapport émis par la Cour des comptes en décembre 2017 sur la Société du Grand Paris, qui préconisait notamment de réduire le périmètre du Grand Paris Express. Dans cet esprit, nos deux collectifs réclament de renoncer aux lignes les moins rentables et les plus contestées : la ligne 18 Orly/Saclay/Versailles et la ligne 17 Nord Le Bourget /Roissy/Le Mesnil-Amelot.
En une semaine, ces deux propositions ont recueilli respectivement 476 et 518 soutiens et au total une centaine de commentaires positifs. Relevons l’appui d'éminents experts en matière de transports et d'aménagement : Jean-Pierre Orfeuil, Jean Vivier et Pierre Merlin. Au classement lié au nombre de soutiens, ces deux propositions ont obtenu les 6ème et 5ème places. Comme elles répondent à tous les critères de sélection définis par la Cour des comptes qui prévoit de retenir 6 sujets, elles sont donc bien positionnées pour faire partie des sujets retenus. Rendez-vous en septembre pour l’annonce des résultats de cette sélection.
Voir aussi : le communiqué de presse publié conjointement par COLOS et le CPTG.
Post-scriptum
16 juillet 2022
La Cour des comptes a décidé, en avance de deux mois sur son planning, les propositions retenues pour analyse approfondie et les nôtres n'en font pas partie. Sur la page d’accueil de la plateforme citoyenne de la Cour des comptes, on trouve une vidéo de présentation par Pierre Moscovici, Premier président de la Cour, des résultats de la sélection, ainsi qu'une note explicative.
Notre proposition a reçu le commentaire suivant :
« Nous avons pris connaissance de votre proposition avec attention. Nous vous remercions pour votre contribution à cette démarche citoyenne.
Malheureusement, et malgré l'intérêt porté à votre proposition, nous n'avons pu sélectionner que 6 contrôles d'initiatives citoyennes couvrant l'ensemble des domaines de l'action publique, conformément à notre engagement initial. Nous avons ainsi retenu, pour le champ environnement, agriculture et mer, une autre proposition portant sur Les soutiens publics aux fédérations de chasseurs. Par ailleurs et comme vous le notiez vous-même dans votre proposition, La société du Grand Paris a fait l'objet d'une publication de la Cour des comptes en décembre 2017. En tout état de cause, sachez que même si votre proposition n’a pas été sélectionnée, elle alimentera nos réflexions sur notre programme de travail à moyen et long terme. »
Rappelons qu'au moment où la Cour a sorti son rapport au vitriol sur la Société du Grand Paris, son premier président s’appelait Didier Migaud. Entre-temps, Pierre Moscovici l'a remplacé. Si ce dernier avait été à sa place en 2017, il est permis de penser que ledit rapport ne serait jamais sorti. Pour s'en convaincre, il suffit de consulter la réponse de Pierre Moscovici, alors ministre de l'économie et des finances dans le gouvernement Ayrault, à une question du sénateur Roger Karoutchi en mars 2013, peu de temps après que le gouvernement avait présenté le « Nouveau Grand Paris ». On y trouve cette petite perle sur le ton « vous allez voir ce que vous allez voir » :
« D'ici à 2030, l'ensemble du réseau du Grand Paris Express sera réalisé, les lignes étant lancées en parallèle et faisant l'objet d'une réalisation continue. C'est un chantier très important. C'est à cela que vous avez appelé et vous serez satisfait au-delà de vos espérances, puisque les capacités d'ingénierie des bureaux d'études, des entreprises de travaux publics, de l'outil industriel seront mobilisées pour plus de cinq ans. »