- Le 10 septembre 2013, a été voté au conseil municipal de Gif-sur-Yvette un PLU révisé dans lequel aucune urbanisation n'était prévue au nord de la RD 128 et dans lequel toutes les parcelles au nord de la RD 128 étaient étiquetées en conséquence. Quelques jours plus tard, sortent les documents pour la concertation préalable à la création de la ZAC et là, le nord de la RD 128 est urbanisé !
- Le 13 décembre 2013, le jour même de la fin de la concertation, dans le cadre de laquelle le public pouvait s'exprimer dans des registres, le conseil d'administration de l'EPPS a approuvé à la fois le bilan de la concertation, le dossier de création et le dossier de réalisation de la ZAC !
Rappelons que l'hydraulique est un aspect majeur de l'aménagement du plateau de Saclay. L'EPPS lui a consacré une étude intéressante : l'Etude globale de gestion des eaux du plateau de Saclay (EGGE), dont nous avons présenté un aperçu lors de notre réunion publique du 1er décembre 2012. Malheureusement, ce document n'a pas de valeur prescriptive. Lors de la première réunion du Comité de suivi de chantier du campus Paris-Saclay, le 31 mars 2014, il a été rapporté que les travaux du centre de R&D d'EDF (et du centre formation y attenant), rencontrent des problèmes substantiels dus à la présence de l'eau dans le sol. Cela ne devrait pas être une surprise, car dès mai 2012, nous avions prévenu les responsables d'EDF des difficultés qui ne manqueraient pas de se présenter. C'est pourquoi, dans la perspective de l'enquête publique, l'UASPS a demandé à l'EPPS des précisions sur son approche de cette problématique d'assainissement des différents ouvrages à construire.
L'UASPS a exprimé son avis dans le cadre de cette enquête publique au titre de la loi sur l'eau. En outre, l'avis de VYF, celui de Gif Environnement, celui d'ADEVY et celui d'ADER présentent les points de vue de ces quatre associations, toutes membres de l'UASPS, relatifs à leurs domaines et spécificités. COLOS s'associe à ces différents avis, d'ordre technique ; l'avis de COLOS y ajoute des commentaires plus généraux. On notera également l'avis formulé par le collectif Moulon2020.
Une enquête publique, organisée par le Conseil général de l’Essonne, a eu lieu du 10 juin au 24 juin 2014 (deux semaines seulement !) préalable au déclassement de la RD 128 sur les communes de Gif-sur-Yvette et de Palaiseau, afin de les classer dans le domaine privé du Département dans le cadre de l’aménagement des ZAC du Moulon et du quartier de l’École Polytechnique.
L’EPPS, en collaboration avec la CAPS, a organisé deux réunions publiques pour présenter l’avancée des opérations d’aménagement sur le plateau et les grands principes qui guident le futur CDT (contrat de développement territorial) "Paris-Saclay Territoire Sud".
Elles ont eu lieu le 7 juillet à Orsay et le 9 juillet 2014 à Palaiseau et ont permis de confirmer que
- le projet de CDT a été élaboré dans le plus grand secret, même vis-à-vis des élus de la CAPS !
- les aménageurs continuent leur campagne de désinformation, en affirmant que le métro est indispensable à leur projet, ce qui est archi-faux, que l'implantation d'une ville nouvelle sur le plateau est nécessaire pour contribuer à la construction de 70 000 logements par an en Ile-de-France – objectif prôné par l'Etat et repris par la Région dont tout le monde sait qu'il est totalement hors d'atteinte –, ce qui témoigne de piètres compétences en matière d'urbanisme, et que l'économie française dépend de la réussite du cluster Paris-Saclay, ce qui est dérisoire.
A notre observation que le succès du cluster Paris-Saclay – autoproclamé d'excellence et de rang mondial – est totalement hypothétique pour ne pas dire improbable, il a été répondu que "c'est comme ça". Autrement dit, on se lance, tête baissée et sans la moindre certitude d'un résultat positif, dans un projet potentiellement ruineux à la fois pour les caisses de l'Etat et pour le cadre de vie de notre territoire.
Plusieurs comptes rendus de ces réunions, tel celui du CAS Orsay et celui de la journaliste Dorothée Browaeys sur le site monsaclay.fr, ainsi qu'un article publié par Le Parisien du 9 juillet, témoignent du malaise ressenti par le public.
Il est prévu de soumettre ce projet de CDT tel quel à enquête publique à l'automne 2014, car les élus de la CAPS (pour la plupart des nouveaux) redoutent la diminution programmée des crédits accordés aux collectivités locales et espèrent que le CDT compensera une partie de ce manque à gagner. Or, ce document reflète l'état des réflexions d'avril 2013 et est largement dépassé (et par ailleurs très incomplet) et cela d'autant plus que plusieurs nouveaux maires exigent des modifications très substantielles, si bien qu'il ne pourra pas être corrigé qu'à la marge. Mais comme la loi actuelle prescrit une mise à l'enquête avant fin 2014, la CAPS ne pense pas avoir le temps de préparer et de faire approuver une mise à jour du document avant cette date butoir. Il semble probable qu'on s'achemine ainsi vers une procédure entachée d'illégalité ; cf. l'analyse de Jacques Manesse de Vivre à Bures, association membre de l'UASPS.