Le numéro 152 (avril 2013) du magazine mensuel "Liaison" publié par Ile-de-France Environnement contient un dossier (détachable dans la version papier) intitulé Les ondes électromagnétiques.
 
Rédigé par Catherine Reinaud, présidente d'honneur de l'UAPNR, ce dossier fait le point sur ce sujet controversé, où s'affrontent les intérêts économiques des opérateurs de télécommunication mobile et les soucis du monde médical concernant les effets potentiels de l'omniprésence des ondes électroniques sur la santé publique.

 

A l'évidence, le fait que les réassureurs mondiaux ont exclu de leurs garanties les aléas des champs magnétiques et autres radiations émises par les téléphones portables, les modems Wifi et les antennes relais n'est pas anodin.
 

Même si la communauté scientifique n'est pas unanime sur l'impact sanitaire, il n'est sans doute pas inutile de rappeler que de nombreuses conséquences de l’exposition chronique aux micro-ondes ont été constatées :

  • maux de tête – nausées – perte d’appétit – dépression – irritabilité,
  • troubles du sommeil – vertiges et chutes – troubles sensoriels – pertes de concentration,
  • perturbations du système immunitaire avec multiplication des lymphocytes,
  • altérations de la peau – eczéma – psoriasis – purpura,
  • perturbations de l’EEG,
  • atteintes aux appareils des sens – optique – auditif – olfactif.
Dans certains cas, elles évoluent vers des pathologies lourdes :

 

  • cancers – du cerveau, surtout neurinome acoustique et tronc cérébral, – des liquides, leucémie, lymphome, touchent surtout les enfants, – du système endocrinien, surtout thyroïde et pancréas.
  • maladies auto-immunes,
  • épilepsie – démarrage ou réactivation,
  • interruptions de grossesse et malformations prénatales,
  • un ensemble de dysfonctionnements connu globalement comme EHS (électrohypersensibilité) ; le syndrome EHS touche déjà à divers stades 10% de la population française.
Ces pathologies apparaissent à des niveaux d’exposition de l’ordre de 0,2 V/m donc en-dessous des normes d’exposition officielles.
 
L'application du principe de précaution semble donc s'imposer – et les réassureurs appliquent le leur – afin d'éviter un drame similaire, mais à une échelle bien plus vaste, à celui de l'amiante dans les années 1980.
 
 
Aux habitants du plateau de Saclay et des vallées limitrophes, ce sujet rappelle le projet Neptune, qui suscita quelque émoi courant 2011. Porté par le groupe Altran entouré de quelques partenaires de poids – tels Alcatel-Lucent, France Telecom et TDF, ainsi que les grandes écoles du plateau et l'Université Paris XI – et soutenu par le pôle de compétitivité System@tic, ce projet expérimental était destiné à la mise au point de la quatrième génération de téléphonie mobile (4G) permettant l’accès sans fil à l’Internet haut débit. Il prévoyait d'inonder le plateau de Saclay de micro-ondes pulsées à partir d'antennes situées sur les communes de Palaiseau, Orsay, Gif-sur-Yvette, Bures-sur-Yvette, Saint-Aubin et Jouy en Josas. Le projet fut arrêté discrètement et on en trouve très peu de traces écrites. Il n'était du reste guère en avance sur son temps, car la technologie qu'il devait employer – la LTE (Long-Term Evolution) – est désormais à la base de tous les réseaux 4G installés ou en cours d'installation, si bien que les habitants du plateau sont peut-être tombés de Charybde en Scylla.