Sur le territoire du SIOM (Syndicat intercommunal des ordures ménagères) de la vallée de Chevreuse, matérialisé sur la carte ci-dessous, n’existe qu’une seule déchèterie-ressourcerie, à Villejust près de l’usine d’incinération.
L’intérêt de collecter de cette manière les déchets autres que les déchets ménagers et les encombrants, qui sont ramassés à nos portes, est maintenant évident. En outre, le principe d'associer à une déchèterie une ressourcerie, destinée à la collecte et la valorisation d'objets à des fins de réemploi, en partenariat avec l'association Emmaüs, paraît tout à fait pertinent et judicieux.
Pourquoi une nouvelle déchèterie ?
L’expérience qui nous vient du Nord de la France, est récente mais a montré que la taille raisonnable et optimale d’une déchèterie-ressourcerie est de 3500 m² pour une population de 30.000 habitants. C’est d'ailleurs la taille qui a été adoptée pour le projet de Vauhallan. Comme le montre la carte ci-dessus, le SIOM dessert 17 communes totalisant quelques 174.000 habitants. Par conséquent, sur le territoire du SIOM, il devrait y avoir cinq ou six déchèteries au lieu de la seule actuellement en fonctionnement à Villejust.
Le SIOM a donc décidé d’en installer une nouvelle. La commune de Vauhallan a alors proposé un terrain situé à une jetée de pierre de l'Abbaye de Limon. Sans aucune concertation, le SIOM a élaboré un projet et une demande de permis de construire a été déposée en novembre 2010.
Ce projet a capoté !
Dans son allocution lors de la cérémonie des vœux de la Communauté d'agglomération du plateau de Saclay (CAPS), le 31 janvier 2013 dans les nouveaux locaux de l'ENSTA sur le campus de Polytechnique, le nouveau président de la CAPS, David Bodet, manifestement mal informé, a attribué, de façon assez simpliste, l'échec de ce projet à des "difficultés administratives" et à "certains égoïsmes locaux". Plus grave encore, il semblerait, d’après ce que l’on entend, que le SIOM n’ait pas tiré l’enseignement de cet échec ! Le SIOM privilégierait plutôt une approche opportuniste, guidée par la disponibilité d’un terrain, sans tenir compte de sa situation géographique par rapport aux futurs utilisateurs.
La raison de cet échec est tout autre que celle invoquée.
Pourquoi le projet du SIOM a-t-il capoté ?
Le terrain choisi est :
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dans le site classé de la Vallée de la Bièvre,
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classé au POS de Vauhallan en zone de loisirs (UL), et en zone de protection des sites et milieux naturels (ND),
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éloigné des zones urbaines denses.
En conséquence, sans surprise :
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la DDT (Direction départementale du territoire, ex DDE) de Palaiseau a émis un avis négatif ;
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le SDA (Service départemental de l'architecture) de l'Essonne a fait de même ;
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la DRIEE (Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie) d'Ile-de-France a publié un rapport circonstancié dans lequel elle émet un avis défavorable, en concluant que :
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ce projet de déchèterie-ressourcerie est une activité à caractère industriel incompatible avec le caractère patrimonial et les qualités paysagères du site classé ;
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ce projet modifie radicalement la vocation rurale des lieux en les minéralisant, ce qui est contradictoire avec les motifs ayant justifié le classement et compromet la préservation des qualités du site ;
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un emplacement en dehors du site protégé aurait dû être recherché ;
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en juin 2011, sur la base du rapport de la DRIEE, la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites (souvent désignée comme "Commission des sites") de l'Essonne a rejeté à l’unanimité l'implantation de la déchèterie-ressourcerie au lieu prévu ;
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enfin, en août 2011, cet avis négatif a été entériné par le ministère compétent en matière de sites classés, à l'époque le "Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement".
L'implantation des déchèteries : un choix déterminant
Dans un double souci de commodité et d'économie d’énergie, il paraît logique d'implanter les déchèteries au plus près de la population censée s'en servir. Aussi, la localisation des sites devrait-elle être choisie de façon à minimiser les déplacements des utilisateurs, donc autant que possible au "barycentre" (centre de gravité population-distance) de chacun des bassins d’habitat à desservir.
Or, pour le secteur nord-est du domaine du SIOM – Palaiseau Nord, Igny, Vauhallan, Saclay, Saint-Aubin et Villiers – ce barycentre se situe sur la commune d'Igny ou au nord de celle de Palaiseau, d'autant plus que les populations de ces deux communes sont en train de s'accroître (d'environ 3000 habitants au total).
Des lettres interrogeant le SIOM sur ses objectifs et sur l'existence d'un plan global d'implantation de déchèteries réparties sur le territoire du SIOM ont été adressées au président du SIOM, tant par l'UASPS que par VIVA. A ce jour, ces lettres sont restées sans réponse et aucune trace d’étude du SIOM de cette nature n’a pu être trouvée.